Par Anne-Françoise Roger - 6 Janvier 2016
Article original sur www.bioaddict.fr
Une proposé pour la Une du FSL par Chantal de AttAC56 et du Comité Breton de Soutien aux Faucheurs Volontaires
Le professeur Marc Fellous, ex-président de la Commission du génie biomoléculaire (CGB), a été mis en examen pour “ faux ” et “ usage de faux ” par le Tribunal de Paris le 25 novembre 2015 dans un procès qui l'opposait au professeur de biologie moléculaire Gilles-Eric Séralini. La mission de la CGB était d'évaluer, pour le compte du gouvernement, les risques des OGM pour la santé et l'environnement. L'honnêteté de son président, dont le rôle était déterminant, est aujourd'hui remise en cause.
Un pas de trop. La production de faux documents lors d'un procès en diffamation qui l'opposait à Gilles-Eric Séralini a été le pas de trop qui aura fait trébucher Marc Fellous.
Pour rappel, le Comité de recherche et d'information indépendante sur le génie génétique (CRIIGEN) publie en 2009 les résultats d'une contre-expertise internationale réalisée sur les tests de sécurité pratiqués par la firme Monsanto sur trois maïs OGM, contre-expertise à laquelle a participé Gilles-Eric Séralini. Monsanto n'avait communiqué aux autorités qu'une version favorable à l'obtention des agréments, dissimulant la plupart des données au nom du « secret industriel », comme l'a écrit Jacques Testart, président de la Fondation Sciences Citoyennes, sur le site Mediapart .
De faux courriers produits lors du procès
Quatre jours plus tard, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), également présidée par Marc Fellous et dont les membres sont alors directement liés à l'industrie des biotechnologies 1), publie un communiqué virulent, attaquant le professeur Séralini. L'histoire ne s'arrête pas là. L'AFBV attaque à nouveau le chercheur après son passage à une émission de télévision en janvier 2010, au cours de laquelle il évoque les résultats de la contre-expertise. Sans scrupule, l'AFBV accuse Gilles-Eric Séralini de manquer d'indépendance, de faire du « militantisme » et d'être un « marchand de peur » ! Le CRIIGEN et Gilles-Eric Séralini décident alors d'attaquer en diffamation.
Lors du procès 2), Marc Fellous produit des faux pour sa défense, des lettres signées du Professeur Sultan 3). Le CRIIGEN porte alors plainte pour « faux » et « usage de faux ». Le tribunal lui donne deux fois raison : en condamnant pour diffamation Marc Fellous en janvier 2011 et en décidant la mise en examen de Marc Fellous pour « faux » et « usage de faux » le 25 novembre 2015.
Cette mise en examen soulève bien des questions sur la validité des avis de la CGB, devenue depuis le Haut conseil aux biotechnologies, avis qui servaient de base au gouvernement pour accorder les autorisations de mise sur le marché des OGM.