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Quoi de plus noble que le don de soi ? Le don : un acte librement consenti. Certains peuvent endurer les souffrances d'une opération pour donner une partie d'eux-mêmes, par simple idéal. En revanche, même avec un dédommagement financier, prendre sous contrainte une partie du corps d’autrui, c'est le réduire à l'état d'esclave biologique. Il ne tient qu'à nous de l'empêcher en fixant des règles.
Autour de nous, nous connaissons des dons désintéressés :
Que tout ceci est noble hors la contrainte. Mais, vous l'entendez ? La petite musique lancinante qui commence : dans une société capitaliste, un don c'est du temps que l'on ne peut consacrer à gagner sa vie. N'est-il donc pas « logique » de dédommager ceux qui donnent ? Et la dérive commence ! Jusqu'à ce que des esclaves économiques deviennent naturellement des esclaves biologiques. Les dominants (ces grands malades) ne prennent parfois même pas la peine de faire l’aumône à ceux pour lesquels ils inventent de nouvelles formes d'esclavages.
Les dominants finissent par voler :
Mais garçon, c'est gâché de ne pas recycler la bidoche d'un type exécuté.
Non, ce n'est que la justification d'un meurtre. Ce sont pour les mêmes raisons que devions détruire les résultats des chimistes nazis dans les camps de la mort sur les expériences sans nom. Car rien ne peut justifier la barbarie (même a posteriori). De même, nous devons incinérer les corps après exécution. Sans quoi, nous définirons bientôt des quotas de condamnés en fonction des groupes sanguins. Voire, nous ne pourrons abroger la peine de mort contre la volonté de malades en attente de greffe.
Mais tu imposes ton point de vue aux autres. Chacun doit pouvoir agir en son âme et conscience. J'ai le droit d'étudier dans une école de prostitution6). Demain, la libre entreprise permettra de voir fleurir des formations en GPA7), voire en l'art de conserver ses organes après un suicide (euthanasie volontaire ou contrainte). Vive le renard libre dans le poulailler libre !
Non, la seule solution pour mettre un terme à ces dérives, c'est l'interdiction collective. Sinon, dès le plus jeune âge, l’échec scolaire (actuellement synonyme d'inadaptation à la production industrielle) orientera vers ces nouveaux « métiers ». La formation en philosophie est morte ? Vive la formation en mère pondeuse !
Mais, est-il impossible de donner sans être suspecté de corruption ?
C'est possible ! Interdisons toutes transactions financières à l'occasion d'un don. Commençons par décréter la gratuité des actes médicaux. Ensuite et surtout, il faut être sûr que celui qui donne ne le fasse pas pour de l'argent (d'où l'exigence d'un minimum de revenus pour le donneur) et enfin il faut être sûr que celui qui reçoit n'a pas corrompu pour être privilégié (d'où l'exigence d'un maximum de revenus pour le bénéficiaire).
Par exemple, la France en 2010, c'est : 2T€ de PIB pour 64M de citoyens (dont 80 % de plus de 18 ans). Ce qui fait un revenu moyen par adulte de 3,2k€ par mois. Celui qui gagne moins de 3 000 € par mois ne pourra pas être accusé d'avoir acheté au marché noir un organe volé pour une greffe. De même, seuls les adultes qui peuvent garantir 3 000 € de revenu sans travailler pendant la durée de son don (i.e. 9 mois pour une gestation) pourra donner de son corps sans financement supplémentaire extérieur. En somme, seuls quelques rentiers pourraient donner.
Mais cela exclut les riches de recevoir et les pauvres de donner.
Évidemment. C'est la logique choisie par notre monde capitaliste actuel. Le capital est la contrainte qui emporte toutes les autres (i.e. l’anneau unique pour les amateurs de Tolkien). L'argent crée des esclaves de toutes natures, y compris biologiques. Par manque d'argent, nous sommes potentiellement tous de futurs esclaves économiques au cours de notre vie. La loi doit nous protéger.
N'est-il pas possible que les pauvres puissent donner ?
C'est simple, il suffit de supprimer la pauvreté en généralisant le principe des cotisations sociales du CNR8) pour que chacun dispose d'un salaire unique à vie. Ainsi tout le monde pourra donner si bon lui semble.
Veux-tu mettre en place un salaire social pour ceux qui donnent ?
Évidemment pas. Réduire une rémunération à seulement ceux qui donnent, c'est supprimer le moyen de vivre dès que que l'on choisit de ne pas donner. Le don devient contrainte. Il faut justement que celui qui ne donne pas, reçoive autant que celui qui donne, pour que le don ait un sens, pour qu'il reste un choix.
J'y suis ! Tu nous parles du revenu de base à l'allemande qui permettra dans une société capitaliste d'arrondir ses fins de mois en vendant son corps.
Justement non. Je parle d'un salaire unique à vie (cf Bernard Friot9)). Qui interdit toutes formes de domination.
Quiconque milite pour : la prostitution (au profit des handicapés ou non), la GPA (y compris pour des couples homosexuels), ou le prélèvement d'organes sur des exécutés ou suicidés (euthanasie volontaire ou contrainte), ne pourra se défaire de la suspicion de mettre en place de nouvelles formes d’esclavages. Nécessairement, il se fera complice de la création de nouveaux marchés du corps humain.
Pour s'en affranchir, il faut interdire toute rémunération comme pour un don du sang. Au vu de l'importance économique de l'acte (9 mois pour la GPA, ou la formation d'un mercenaire en chirurgie pour le vol d'un cœur), il n'y a qu'un moyen pour supprimer toutes formes de contraintes financières : il faut commencer par exiger un salaire inconditionnel à vie pour tous. C'est seulement par la suite que le don pourra prendre place.
François
Une suite inattendue sur la-bas.org10).
Un autre danger de la Procréation Médicalement Assistée (utilisée dans le cadre de la Gestation Pour Autrui) réside également dans la sélection des gamètes qui substitue les enfants du hasard par des enfants de la sélection, au même titre que les OGM. Eugénisme tu n'es pas loin !