Oui, chiffre INSEE à l'appui, nous sommes aujourd’hui à 23h de travail hebdomadaire. Imaginez la tête des forçats du travail dans Germinal qui travaillaient 12h par jour, 6 jours par semaine et ce, toute l'année, s'ils vivaient à notre époque. Et d'infâmes politiciens voudraient revenir un siècle en arrière en nous faisant travailler plus longtemps ?
Vous avez bien entendu, cela paraît incroyable !
Alors posons calmement le calcul. Quelles sont les données ?
Cela donne : heures travaillées / (nombre de travailleurs * semaines de travail) = 40G/(38M*46) = 22,68.
22,68h !!! Allez disons 23h de travail hebdomadaire.
Nous en avons tous fait l'expérience. Nous connaissons tous des proches qui travaillent 1 an à 40h par semaine, puis 1 an de chômage (soit 20h en moyenne). On bien encore des proches à temps partiel non choisi toute leur vie.
Pour être honnête, il nous manque une donnée. Le nombre de million de morts du à la famine en France en 2014.
Vous dites ? Pas 10 M, pas 1 M, même pas 0 M de morts en 2014 !!!
Cela signifie que cette moyenne de 23h hebdomadaire est largement surévaluée pour nourrir le pays !
Pire ! Nous jetons volontairement la nourriture sur les routes (surproduction agricole des paysans en colère), gaspillage d'énergie pour que les produits fassent trois fois le tour de la planète avant de venir dans notre assiette, écrans publicitaires, … Nous connaissons même des métiers inutiles : des négociants à la bourse dans des paradis fiscaux, des meneurs de projets inutiles, fabricant de Médiator, de mines anti-personnelles en forme de jouet (oui, un enfant mutilé se trouve plus longtemps à la charge de l'ennemi), de drones assassins, …
6 demi-journées de travail par semaine, c'est déjà bien trop !
Et pourquoi ? A cause des gains de productivité. Évidemment, il faut moins de travail pour produire plus. C'est une victoire de la société. Il faut bien comprendre qu'en 1800 on produisait moins que la demande. Aujourd'hui, avec les gains de productivité, nous sommes en surproduction chronique.
Depuis quand ? A peu près les 30 glorieuses. C'est à cette époque que l'on a imaginé une société juste : chacun recevant suivant ses besoins et participant en fonction de ses moyens.
Et si l'on jouait avec les chiffres.
Quel serait le nombre d'emplois temps plein (et de chômage “temps plein” pour une population de 18 à 64 ans) en 2014 ?
Moyenne hebdo. | 46 semaines | Emplois temps plein | (Chômage “temps plein”) |
---|---|---|---|
23h | 1 058 h/an | 37 988 658 | (537 106) |
35h | 1610h/an | 24 963 975 | (13 561 789) |
39h | 1 794 h/an | 22 403 567 | (16 122 197) |
40h | 1 840 h/an | 21 843 478 | (16 682 286) |
Évidemment, un politicien qui vous promet de travailler plus (39h voire 40h), oublie de dire que dans le même temps il condamne votre voisin (votre enfant) au chômage (et réciproquement).
Quand un politicien vous promet d'augmenter la compétitivité de la France, il veut juste vous dire qu'il va augmenter le chômage.
Allez, un autre exercice. Quel serait le temps de travail hebdomadaire en 2014 si l'on changeait l'âge de travail minimum et maximum ?
Min | Max | Population | Heures annuelles | Moyenne hebdo. |
---|---|---|---|---|
18 ans | 64 ans | 38 525 764 | 1 043 h/an | 22,68h |
21 ans | 60 ans | 32 948 377 | 1 220 h/an | 26,52h |
21 ans | 50 ans | 24 262 399 | 1 657 h/an | 36,01h |
Oui, en partant réellement à la retraite à 50 ans, nous pourrions vraiment travailler 35h par semaine sans chômage.
Difficile de lutter contre les gains de productivité, sauf qu'ils profitent principalement au capital et pas aux travailleurs (et encore moins à la planète).
Tu proposes donc de répartir la pénurie.
En fait, en 2014, le PIB de la France et de 2 902 G €3). Soit 44 k€ brut par français par an. Tu as peur d'être en dessous de la moyenne ? Tu te crois supérieur ? Je sais que tu es en couple avec 2 enfants. Cela veut dire qu'avec une répartition, tu pourrais espérer (2k*4) 8k € net (huit mille euros net par mois). Toujours aussi arrogant ? Je ne te savais pas si riche
Mais tous les partis au 2nd tour des présidentielles, du FN au PS, nous proposent de travailler plus, plus longtemps pour plus de compétitivité.
Évidemment, dans une pensée unique libérale, la plupart des programmes mettent en avant le travail avant les travailleurs, pour le plus grand profit des actionnaires.
Alors, il n'y a pas de solution ?
Si, nous avons le choix :
Il y a également une autre voie. Celle de la sobriété heureuse, qui consiste à ne plus sacraliser le dieu argent. Ne plus travailler pour détruire la planète, la nature et les hommes, pour quelques pièces et devenir le plus riche du cimetière.
Faisons que la reconnaissance devienne : culturelle, intellectuelle, naturelle, amicale, sociale, … Et que l'argent redevienne un support d'échange. Plus une fin.
François