Tous cobayes !

Tout va trop vite ! Avec toutes les connaissances accumulées nous devrions être capables de prendre du recul. Comprendre les conséquences de nos actes avant même de se lancer. Ne nous parle-t-on pas de simulation ? Au lieu de cela, les industries jouent aux apprentis sorciers avec nos vies pour s'enrichir à court terme en profitant de la complicité des pouvoirs politiques.

Il serait présomptueux de vouloir en quelques minutes faire un inventaire exhaustif des décisions où nos vies sont mises en danger sur l'autel du capitalisme. Donnons quelques exemples d'expériences où nous sommes utilisés comme cobayes :

  • Le tabac : dès l'origine, les industries du tabac conscientes des dangers pour la santé ont développé des additifs afin d'augmenter la dépendance. Plus la dépendance est précoce plus elle sera ancrée. C'est pourquoi les jeunes sont particulièrement visés.
  • Le sucre : une étude scientifique du CNRS de Bordeaux montre une dépendance au sucre supérieure à celle de la cocaïne1). L'excès de glucose est la 2e cause de mortalité dans le monde avec 3 millions de morts par an (la première étant le tabac avec 4,8). C'est tout naturellement que les services publics ont choisi « le sucre » comme « partenaire » pour promouvoir la semaine du goût en milieu scolaire, afin de rendre dépendant les plus jeunes.
  • Les farines animales : recyclage on ne peut plus rationnel des protéines animales. Que l'on a arrêté à cause de quelques excités… Non, en fait, à cause de la vache folle, si je me souviens bien.
  • Les OGM : commercialisés en France sans indication en-dessous de 1% de la composition.
  • Les architectures inflammables : que l'on a arrêté après Pailleron.
  • Les médicaments et autres prothèses : nous avons tous en mémoire Médiator, PIP, …
  • Le nucléaire : malgré les expériences Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima
  • La grande-distribution : qui détruit les emplois en France, surprime les commerces de proximité et impose un modèle de transport individuel.
  • Les micro-ondes (mobile, wifi, …) : malgré les témoignages des électro-sensibles.
  • Les nano-particules : introduites dans les produits courants du commerce et dispersées massivement dans la nature. Notons que les techniciens qui élaborent ces produits sont équipés tels des cosmonautes depuis que l'on connaît les dégâts de l'amiante. Mais, pas le consommateur ! Vous dîtes que cela viendra ?
  • Les réseaux d’exhibition de l'internet, les lunettes d’espionnage, … : abusivement nommés réseaux sociaux, où l'exhibition de la vie privée de quelques-uns sert avant tout à sacrifier les libertés individuelles de tous.
  • Les ondes térahertz : permettant de prendre des images dénudées des passagers par les portiques d’aéroport. Et de façon générale tout le vidéo-voyeurisme qui s'est développé dans nos rues sans jamais apporter une aide en temps-réel.

Bien sûr, j'ai déjà touché au tabac, au sucre et à la grande-distribution. Mais, le rôle d'un état est de réglementer, limiter les effets destructeurs et permettre des alternatives.

Ce qui semble commun dans ces expérimentations, c'est le fait qu'elles rapportent beaucoup d'argent à des entreprises et qu'elles sont mises en œuvre avec nos lois et nos impôts.

A cette courte liste, ajoutons les fameux portiques « écotaxe ». Évidemment, une préoccupation écologique porterait sur la mise en place de transport collectif gratuit et le ferroutage. En lieu et place, on entretient la pollution routière comme source de financement !? Mais regardons quels peuvent être les effets d'une telle expérience.

Comment ça marche ? Il y a 3 capteurs2) :

  1. Le 1er, un récepteur relève le mouchard GPS du véhicule de la file.
  2. Si le véhicule reste muet, le 2e, un laser vérifie ses dimensions.
  3. Si c'est un poids lourd, le dernier, une caméra prend une photo de la plaque arrière du véhicule.

Le dispositif permet de prendre en photos toutes les immatriculations sur 300 points du réseau routier (170 portiques et 130 bornes). C'est uniquement par un calcul complexe qu'un tri est réalisé pour ne pas prendre toutes ces images de tous les véhicules qui circulent en France (enfin qui sait :-) ).

Ce domaine régalien (la levée de l'impôt) est sous-traité à une entreprise (donc privée). En résumé, l'état demande au privé de mettre en place le moyen de fliquer tous les véhicules en métropole.

Heureusement, ces informations seront conservées par un capitaliste et jamais aucun citoyen n'y aura accès. Ouf ! C'est un peu comme si les États-Unis commandaient à Google de créer un moteur de recherche afin de demander aux internautes du monde entier ce qu'ils ont en tête (bref, quelles questions ils se posent). Jamais la NSA ne sera accusée d'exploiter ces données individuelles et donc personnelles… Ok, c'est un mauvais exemple. Mais au moins, les portiques ne traitent que de données personnelles : notre liberté de mouvement… Euh, là, je crois que je m'enfonce.

C'est curieux, comme quoi, décrire une chose impossible pour des raisons purement éthiques, peut faire peur quand on l'exprime.

Peut-être nous posons-nous des questions d'éthique parce que nous avons supprimé les services publics et leurs agents assermentés (les fonctionnaires) ?

La question n'est pas de mettre un terme à cette expérimentation inutile d'écotaxe, mais de savoir par quoi nous la remplaçons : service public de transport collectif gratuit et de ferroutage ou bien la porte ouverte à d'autres expérimentations (transport de la grande-distribution, d'OGM, de combustibles irradiés, de pétrochimie agricole, …)

Et si nous rédigions des lois pour nous protéger et faire cesser l'expérimentation humaine ?



François



1)
écouter l'émission la-bas.org
suite_de_l_agenda/tous_cobayes.txt · Dernière modification : 06/11/2013 10:50 de webmestre