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Prélèvement ou dénuement automatique ?

Vous n’aviez jamais réalisé à quel point le prélèvement automatique était une confiance aveugle à des inconnus. Vous me direz puisqu'ils sont capitalistes, on peut leur faire confiance. Ce n'est pas comme si c'était des voleurs.



Il y a des jours où l'on comprend le monde en regardant l'envers du décor. Je pensais que le client de la banque avait la maîtrise des mouvements financiers sur son compte. Heureusement que personne n'a ma naïveté.

Je n'avais que de rares prélèvements automatiques (seulement pour des services publics). Il y a quelques années (un instant de lucidité ?), j'ai décidé d'inscrire systématiquement des conditions sur le formulaire : date de début, date de fin (1 an pour le loyer d'une chambre d'étudiant c'est raisonnable) et surtout un montant maximum. De plus, je pensais que ce document était conservé par ma banque et que je pouvais à tout instant le réclamer, le déchirer. Bref, interrompre cet acte à ma guise.

  • Force est de constater que les loyers ont évolué sans que les prélèvements soient bloqués. Curieux !
  • Force est de constater qu'ayant gardé la chambre d'étudiant l'année suivante (donc hors cadre légal) les prélèvements ne sont pas bloqués. Étrange !

Finalement, au terme du service, je décide de révoquer l'ordre et de rappeler que je n'ai jamais signé un document à perpétuité.

Réponse bancaire : « … l'autorisation unique de prélèvement vaut consentement à l'exécution des prélèvements ultérieurement présentés par le même créancier. Le client autorise ainsi la banque à exécuter sur son compte, si la situation de celui-ci le permet, tous les prélèvements qu'il a autorisés. [la banque] n'a ni connaissance des montants prélevés par l'organisme autorisé, ni connaissance de la durée du montant. Dès lors, les prélèvements cessent en fin de mandat, l'autorisation de prélèvement étant toujours active, sans être sollicitée. » (SIC)

Conclusions :

  • les limitations dans un formulaire de prélèvement ne sont jamais respectées.
  • des abus ou des erreurs de montant sont prélevés joyeusement (et hop !).
  • des prélèvements sont possibles des années après le changement d'un opérateur (du moment que le logo ne change pas !).
  • les banques ne sont pas tenues de respecter la loi CNIL permettant de corriger une information erronée.

En fait, si. Vous pouvez mettre sous surveillance un créancier pour 16€. Pour être sûr de votre coup, il faut mettre sous surveillance tous les débiteurs de la planète. Je sais ça va faire cher. Mais, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour enrichir son banquier ?

Imaginiez que vous autorisiez un prélèvement à un opérateur de service public. Imaginez que cet opérateur soit privatisé. Imaginez que l'entreprise soit rachetée par un mafieux. Imaginez qu'il prenne 10 € à des millions d'usagés (non, on dit client quand c'est une boîte privée).

Rassurez-vous, jamais l’énergie, l'eau ou les communications ne seront jamais privatisées en France. Oups ! Disons que je vais révoquer dès que possible tous mes prélèvements. Finalement le cash cela a du bon.

Et vivent les SEL, troc, monnaies locales et tout ce qui permet de se passer des banques.



François

suite_de_l_agenda/prelevement_ou_denuement_automatique.txt · Dernière modification : 28/10/2013 19:00 de 127.0.0.1