Avec la fin des énergies bon marché on pense à l'aménagement du territoire. Certains citadins pensent qu'il faut faire payer le carburant au prix fort aux ruraux qui polluent en venant travailler à la ville. Certes, ce n'est pas bien de polluer. Mais faut-il amener la campagne à la ville ou la ville à la campagne ?
Nous avons échangé sur le thème de la transition à notre forum 2013. C'est l'occasion de comprendre les préoccupations de chacun et de faire un pas vers les autres. Pour clarifier ses idées, il est utile de les mettre par écrit.
C'est une évidence, la suppression des transports publics (train, autocar) en campagne pousse les gens à avoir recours au lobby automobile. Comme dans le même temps, les emplois ruraux disparaissent le coût pétrolier augmente. La concentration semble une bonne alternative. Pourtant elle ne prend pas en compte l'ensemble de la consommation énergétique.
Un couple d'amis vit sa retraite dans une vieille ferme en cours de rénovation. Ils sont loin de tout : pas de raccordement aux eaux usées, … Cependant, ils sont pleins d'ingéniosité. Ils ont : une récupération d'eau de pluie, une douche solaire (Oui en Bretagne monsieur !), un épandage avec pompe de relevage vers une série de bassin pourvu de plantes d’assainissement, des poules et même un potager bio.
Il faudrait donc pour des économies, les « urbaniser ». En ville, ils pourraient se rendre à pied à toute une variété de commerces. Ils n'auraient plus de dépense de transport. Super ! (c'est juste pour le jeu de mot). Mais ils dépenseraient bien plus, ils pollueraient donc bien plus également. A vivre en ville on ne se rend pas compte de tout ce qui se passe hors de notre vue.
L'image est simple, en concentrant les populations en ville ou en campagne, on concentre le transport en début ou en fin de chaîne.
Une ville devrait être autonome et de taille humaine (à pied ou à vélo).
Les premiers qui seront touchés par les guerres de l'énergie (elles ont déjà commencé dans nos colonies africaines riches en pétrole, gaz, uranium, …), seront en ville.
Pour que la ville consomme moins d'énergie, il faudrait dans chaque jardin un épandage, un poulailler, un potager, un récupérateur d'eau, …
Et si l'on imaginait une solution alternative : alterner dans des espaces proches des quartiers d'habitation, des quartiers de retraitement et des quartiers de production, … Il serait alors facile de se déplacer dans chaque lieu à pied et de mettre en place des transports publics entre eux.
Pour une sobriété énergétique, il faudrait peut-être amener la ville à la campagne en y remettant les services publics (santé, transport, …). Il faudrait également peut-être amener la campagne à la ville en lui donnant son autonomie en production alimentaire et en retraitement de ses déchets.
François