présenté par Irène GUNEPIN, militante historique de la lutte contre le projet d’enfouissement
Aux habitants de Bure, petit village paisible de la Meuse comptant 90 habitants, on avait pudiquement promis l’installation d’un « laboratoire de recherche ».
Or ils risquent de se retrouver avec sous les pieds la plus gigantesque poubelle atomique du monde. Ce charmant village n’est pas seul concerné ; le stockage de 100 000 tonnes de déchets HAVL (Haute Activité à Vie Longue) nécessite un réseau de galeries souterraines qui va s’étendre sur des milliers d’hectares sous les départements de la Meuse et de la Haute-Marne.
Les géologues de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) se veulent rassurants : l’immense couche d’argile imperméable qui caractérise le sous-sol devrait pouvoir abriter sans risques les « colis » de déchets, avis que ne partagent pas nombre de scientifiques indépendants. La percée des puits et des tunnels va modifier la couche d’argile, la fissurer et faciliter les infiltrations d’eau qui entraîneront les radioéléments.
Depuis plus de 20 ans la mobilisation des opposants n’a pas faibli. Le « débat public » organisé en 2003 n’a pas permis de démontrer la fiabilité du projet qui engage l’avenir pour au moins 100 000 d’années ! De plus l’achat des consciences par des subventions massives attribuées aux communes concernées est choquant « C’est le projet industriel le plus important du siècle. Or l’État déroule son rouleau compresseur et réprime toute personne qui s’interpose physiquement » explique l’avocat Ambroselli.