Diesel : l'argument du tout nucléaire contre ferroutage

Une campagne de plus en plus grande sur la pollution du fioul se fait entendre. Sûrement un esprit taquin me fait dire que le premier bénéficiaire ne va pas en être notre santé, mais le lobby automobile. Je reste émerveillé par ce genre de tour de passe-passe.


Dessert du transport en commun ferré du Morbihan




D'accord, je l'avoue, j'ai une voiture au fioul. Ce qui prouve que je me comporte en bon citoyen, que l'on a guidé pendant des années vers ce type de motorisation. Je consomme du 4.4 litres/100km (autrefois ma voiture essence faisant du 10 litres (oui, un veau ne consomme pas comme une voiture de course)). A 150 000 km, au lieu de changer de voiture (moteur essence foutu et bilan carbone désastreux), j'ai simplement conservé ma voiture au fioul. J'espère réitérer cette économie 2 ou 3 fois (jusqu’à 450 000 km).

Cela s'entend, je reste sceptique sur l'impact écologique à durée de vie de véhicule comparable (la plus longue). Donc le changement de discours me surprend. D'autant qu'il s'accompagne d'une autre campagne de promotion des voitures nucléaires (ou au gaz de schiste, bref électriques si vous préférez).

Le bilan écologique et sanitaire me préoccupe au plus haut point. Comparons un moteur au fioul sur 450 000 km avec l'empreinte écologique d'un véhicule nucléaire. Attardons-nous sur le nombre de milliers de batteries qu'il faudra créer et détruire (en location pour masquer cette gabegie). Imaginez l’extraction et la manipulation de métaux lourds qui vont avec. Est-on vraiment sûr que le nucléaire et les gaz de schiste sont des énergies propres avec ce qu'elles engendrent en pollutions dérivées ?

Le changement d'équilibre de tarification entre fioul et essence n'aura que pour seul effet de déplacer une pollution d’hydrocarbures vers une autre. Le simple fait d'imposer le ferroutage de tous les poids-lourds entre Paris-Lyon-Marseille aurait dix fois plus d'effet que cette manipulation financière.

Seul inconvénient de cette sobriété énergétique pour nos dirigeants : la création d'emplois de proximité et la diminution des profits des actionnaires du transport.

Garçon, tu parles depuis le début de moteur au fioul et pas de moteur diesel. Je te connais, cela cache quelque-chose ?

Oui, le fioul n'est pas utilisé que pour le transport. Personne ne parle de la pollution des chaudières au diesel (pardon au fioul). Est-ce la prochaine étape ? Va-t-on nous proposer d'opter pour des chaudière à essence ? Ou mieux pour des chaudières nucléaires ou au gaz de schiste ?

Pourquoi faire cracher les plus pauvres qui n'ont pas de solution de rechange depuis qu'on les a chassés de la 2e voire 3e couronne des grandes villes ?

Diminuer la pollution des particules fines serait si simple.

  • Choisir la construction de maisons passives et ne plus recourir à des chaudières au diesel.
  • Choisir la gratuité du transport en commun et imposer le ferroutage.

Pourquoi ne pas le faire ?

C'est peut-être un choix politique de ne pas développer les emplois dans les bâtiments passifs et gares de ferroutage, les emplois de service public de transport.

Le choix actuel est de promouvoir les emplois du déplacement individuel (lobby des multinationales automobiles) qui sont délocalisables1) au détriment des emplois de service publics qui eux sont pérennes et de proximité.

Il faut être pour une diminution de la pollution. Mais le changement de tarification ne fait que déplacer la cause de pollution et ne prône pas la sobriété énergétique.



François

1)
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suite_de_l_agenda/diesel_l_argument_du_tout_nucleaire_contre_ferroutage.txt · Dernière modification : 28/10/2013 18:40 de 127.0.0.1